Pourquoi l’adolescence et les déséquilibres hormonaux entraînent-ils la floraison de ces boutons d’acné qui sont gênants dans la vie de tous les jours ? Certaines graisses qui ont la mauvaise idée d’être rigides bouchent les pores de la peau. Les pores ainsi obstrués favorisent la prolifération de bactéries et le développement d’une inflammation locale sévère : les bactéries peuvent aller jusqu’à détruire les globules blancs qui nous défendent et qui, une fois morts, se transforment en pus.
Lorsqu’une grande quantité de cellules graisseuses circule dans le sang, celles-ci passent à travers la peau qui devient grasse, et, du fait de leur rigidité, bouchent les pores. Plusieurs facteurs viennent augmenter la circulation de graisses dans le sang.
Les androgènes sont des hormones mâles dont la sécrétion augmente à l’adolescence chez le garçon, mais aussi chez la fille à un degré moindre, et lors de certains troubles hormonaux comme les kystes ovariens. Elle est associée à une augmentation du potentiel d’énergie et se traduit par une sortie accélérée des réserves de graisses contenues dans le tissu adipeux. C’est la noradrénaline, le médiateur du stress, qui permet cette sortie des graisses en réserve (lipolyse). Ceci explique pourquoi le stress, qui s’exprime par la montée de noradrénaline peut suffire à provoquer une poussée d’acné. Le japonais Yagi a pu montrer que non seulement la noradrénaline faisait sortir les graisses de ses réserves, mais qu’elle favorisait l’entrée de fer dans les cellules de la peau. Or, le fer favorise les phénomènes inflammatoires et la prolifération des bactéries qui l’utilisent comme facteur de croissance pour se multiplier.
Les excès alimentaires peuvent également donner une peau grasse, en particulier sur le visage. Le stress et la montée hormonale de l’adolescence dopent l’appétit, et ce, surtout pour des aliments énergétiques et aux effets relaxants comme les graisses et les sucres rapides. Or, ces derniers se transforment dans le foie en graisses circulantes, les triglycérides, qui passent facilement jusqu’à la surface de la peau. Les graisses acnéigènes sont avant tout les graisses saturées : beurre, fromages, charcuteries et viandes grasses, fritures, huiles de palme, palmiste ou d’arachide. En effet, ce sont ces graisses saturées qui sont rigides, s’écoulent mal et bloquent les pores et qui, par ailleurs, favorisent l’inflammation. À l’opposé, les graisses mono insaturées de l’huile d’olive (oméga 9), de l’avocat, des amandes et les graisses poly-insaturées (oméga 6 et oméga 3) sont fluides. Les graisses les plus fluides et les plus anti-inflammatoires sont les acides gras oméga 3. Parmi les graisses les plus désaturées, on trouve un acide gras oméga six particulier, qui est mal synthétisé chez la plupart d’entre nous, et encore plus en cas de stress : l’acide gamma-linolénique (AGL).